• Harmonie du soir

    Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !

    Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
    Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
    Valse mélancolique et langoureux vertige !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

    Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
    Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
    Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

    Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
    Du passé lumineux recueille tout vestige !
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
    Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
     
    Charles Baudelaire
     
     
    On dirait bien que nous ne seront plus heureux ensemble. Se désembourber de cette situation, redresser la tête, constater la vérité cruelle : la vie continue sans toi. Le temps ne se met en suspens, les gens défilent, parmi eux se trouvent peut-être la personne qui me réconfortera. Petit à petit, les souvenirs cesseront de hanter le présent, tel des spectres pâles, ils s'effaceront. L'impensable est là, je crois que je t'oublie déjà.

    9 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique